S’absenter de son poste pour apprendre un nouveau métier et voir sa formation prise en charge financièrement ? C’est possible ! En 2019, le Congé individuel de formation (CIF) a laissé sa place au PTP : le Projet de Transition Professionnelle. Et le PTP permet précisément à chaque salarié de profiter d’un congé pour se former, tout en conservant sa rémunération ! Je vous explique comment fonctionne ce dispositif en détail 😉.
Il y a mille raisons de se reconvertir : par passion, par envie, par besoin, pour raisons médicales… En septembre 2018, la loi “Pour la liberté de choisir son avenir professionnel” en a fait un droit pour de nombreux travailleurs ✊. Bien entendu, il est possible de prendre ses propres dispositions, ou de demander une démission pour reconversion ou une rupture conventionnelle de contrat. Mais vous devrez alors subvenir vous-même à vos besoins ou utiliser vos droits au chômage.
💡 L’avantage du projet de transition professionnelle est d’avoir un vrai accompagnement pour valider votre idée de formation et de toucher votre rémunération tout au long de celle-ci. Vous ne perdez pas votre poste salarié, vous en êtes juste absent pendant ce projet de formation. C’est une vraie sécurité pour les personnes qui veulent se laisser du temps ou qui ne peuvent pas prendre le risque de voir leurs revenus baisser par exemple.
Cette démarche de transition pro possède un autre atout intéressant : elle offre des conditions particulières pour mobiliser votre CPF – compte personnel formation. Ainsi, la formation est prise en charge par ce dispositif. Vous avez donc vraiment toutes les cartes en main pour avancer sereinement dans votre reconversion 🌟.
Bonne nouvelle si vous envisagez un virage à 180 degrés : la formation demandée dans un PTP peut n’avoir aucun rapport avec votre activité salariée actuelle. Sa durée n’est pas non plus soumise à des conditions particulières – selon sa durée (moins ou plus de 6 mois), cela fait juste varier quelques démarches.
💡 Il y a toutefois quelques conditions à remplir pour que la formation envisagée pour votre transition pro soit acceptée :
Pour que votre dossier soit accepté, la cohérence de votre projet et la pertinence du parcours de formation seront scrutées. L’objectif est de construire un projet pro qui amène à de vraies perspectives d’emploi (au niveau régional surtout).
Les personnes pouvant prétendre à un projet de transition pro sont nombreuses : tous les salariés, s’ils respectent quelques règles d’ancienneté. Voyons tout de suite si vous êtes concerné par ce dispositif 👀.
Il vous faut justifier de 12 mois d’ancienneté dans la même entreprise (qu’importe les types de contrat successifs). Et vous devez avoir été au moins 24 mois en qualité de salarié au cours de votre vie, de manière continue ou non.
Si vous êtes dans ce cas, on vous demandera de justifier de 24 mois de salariat au cours des 5 dernières années, dont au moins 4 en CDD au cours de la dernière année. Au moment de déposer votre dossier de PTP, il faudra que vous soyez toujours en poste et que la formation débute au maximum 6 mois après la fin de votre contrat.
Oui, il est possible de bénéficier d’un PTP même en étant intérimaire ! Vous devez alors prouver un total de 1600 heures travaillées dans une même branche, dont 600 heures dans la même entreprise ou groupe d’entreprises de travail temporaire. Ces heures sont comptabilisées dans les 18 mois qui précèdent le début de la formation envisagée pour votre transition pro. La demande de financement doit alors se faire au plus tard 5 mois après la fin de votre contrat de travail et la formation débuter dans les 6 mois maximum.
Vous relevez du secteur d’activité du spectacle vivant ou enregistré ? En prenant en compte la date du début de la formation que vous envisagez, il vous faudra justifier de 220 jours (ou cachets) répartis sur les 2 à 5 dernières années. Il y a cependant des conditions plus spécifiques pour certains postes :
La demande doit être réalisée au plus tard 4 mois après la fin de votre contrat de travail. La formation ne peut pas débuter plus de 6 mois plus tard.
Pour les travailleurs en situation de handicap, il n’y a pas de critères d’ancienneté à respecter pour faire une demande de projet de transition professionnelle. Il en va de même si vous êtes un salarié licencié pour inaptitude ou pour motif économique – à condition de ne pas avoir suivi de formation entre le moment du licenciement et celui de votre réemploi. Pour les projets de transition professionnelle dans la fonction publique, d’autres règles d’éligibilité s’appliquent.
Le projet de transition professionnelle est une démarche spécifique, qui s’articule autour de plusieurs étapes. Il est important de bien les comprendre pour parvenir à décrocher votre financement. Voici tout le processus à suivre, ainsi que mes conseils, pour réussir votre PTP.
La commission qui analysera votre dossier vérifiera la pertinence de celui-ci avant de vous donner leur feu vert pour votre transition pro.
Si vous avez besoin d’accompagnement pour affiner votre projet, vous pouvez faire appel à un CEP (Conseil en Évolution Professionnelle) ou réaliser un bilan de compétences pour aller plus loin et travailler en profondeur. Une fois votre projet totalement défini, je vous invite à vous renseigner sur les différentes formations disponibles sur le CPF pour choisir celle qui vous conviendrait le mieux.
Pendant votre formation, vous garderez le statut de salarié pendant votre CDI (ou votre CDD s’il n’est pas encore terminé). Il est donc obligatoire de demander une autorisation d’absence à votre employeur, de lui adresser une lettre avant votre projet de transition professionnelle.
Je vous conseille d’envoyer cette demande par voie postale en recommandé avec accusé de réception 📨. Il faudra y faire figurer les dates de la formation, sa désignation, le nom de l’organisme qui la propose, ainsi que la date et l’intitulé de l’examen ou de la certification. Votre employeur aura alors 30 jours pour vous répondre. S’il ne dit rien, l’autorisation est considérée comme accordée !
Autre possibilité : 🔜 l’employeur peut vous demander de reporter le PTP, dans un maximum de 9 mois. Et avec une vraie justification, bien entendu : conséquences préjudiciables à la production et à la marche de l’entreprise ou en cas de dépassement des règles d’effectifs par exemple.
Vous avez l’accord de votre employeur et vous cochez toutes les cases d’éligibilité ? Votre dossier de demande de financement PTP est à retirer ou à remplir directement en ligne auprès de l’organisme Transitions pro de votre région (celle de votre résidence principale ou celle de votre lieu de travail, comme vous le souhaitez). Ensuite, votre dossier passera entre les mains de la Commission Paritaire Interprofessionnelle Régionale (CPIR) pour valider la pertinence et la cohérence de votre projet. Ces organismes sont aussi appelés “associations Transitions pro” ou “ATpro”.
Il est important de compléter ce document assez rapidement, car il doit être déposé au moins trois mois avant le début de la formation si vous êtes en CDI (2 mois pour les autres situations).💡Ce dossier de transition pro est composé d’un volet salarié à remplir vous-même, d’un volet employeur complété par l’entreprise dans laquelle vous travaillez et un volet prestataire destiné à l’organisme de votre formation.
Votre association régionale Transitions Pro vérifie vos conditions d’éligibilité et si votre rémunération peut effectivement être prise en charge. Ce sera elle qui financera votre rémunération pendant le temps de la formation, ainsi que certains frais : le prix de la formation qui ne serait pas couvert par vos droits CPF (dans la limite d’un plafond qui varie selon les associations), les frais pédagogiques, la validation de la certification. Les frais annexes comme le transport, l’hébergement ou le repas ne sont toutefois pas pris en charge par Transitions pro.
Et ensuite ? Place à votre formation et à votre future transition professionnelle ! Bien entendu, vous devrez démontrer votre assiduité pour continuer à être rémunérée. Voyons jusqu’à combien peut s’élever (ou se maintenir) votre rémunération 🔎.
💡 Vous êtes considéré comme un stagiaire de la formation professionnelle : vous bénéficiez donc toujours de la protection sociale et vous êtes couvert contre le risque d’accident du travail. Concernant vos congés payés ou vos éventuelles primes, il n’y a aucune différence par rapport à avant cette formation, notamment si vous êtes en CDI. En effet, ce temps de formation est considéré comme un temps de travail.
Ce congé de transition professionnelle est une vraie chance pour mener à bout votre reconversion. Si cette dernière est pertinente et en accord avec les besoins professionnels de votre région, il y a toutes les chances pour que ce soit accepté. Lancez-vous !
06 78 00 82 61
La certification qualité a été délivrée au titre de la catégorie d’action suivante : bilan de compétences.