Bore-out : comment le reconnaître et le prévenir ?

Le bore-out, c’est presque l’illustration parfaite de l’expression “s’ennuyer à en mourir”, “boring” voulant dire “ennuyeux” en anglais. Il est courant d’avoir un passage à vide ou de déclarer s’ennuyer au travail. Mais avec le syndrome du bore-out, on passe à un autre stade où cet ennui se cristallise et dévore littéralement votre énergie, votre implication, votre bonne humeur, votre confiance ou votre motivation. 

Bore out : une définition

Passer son temps à bayer aux corneilles, à scroller sur son téléphone, à ouvrir toutes les 30 secondes sa boîte mail… Le bore-out, c’est le manque d’occupation et de stimulation intellectuelle, à un point insupportable. Pour avancer, vous avez en effet besoin de : 

• créer,
• prendre des initiatives,
• être challengé,
• être reconnu et valorisé,
• faire des missions “qui comptent”.

Dans la situation d’un bore-out, on est privé de ces possibilités, ce qui mène à un véritable épuisement professionnel. Ça en devient pathologique. Cette diminution des tâches ou des responsabilités peut être quantitative ou qualitative. Très souvent, tomber dans le bore-out se fait par un glissement au fil des jours et des semaines. On ne s’en rend même pas compte ! 

Bore out, burn-out et brown-out : quelles différences ?

Le bore-out au travail est moins connu que le burn-out. Il est nécessaire de faire le point sur ces différents syndromes d’épuisement professionnel pour s’y retrouver : 

1. Le burn-out est l’équivalent d’un surmenage, d’un trop-plein de tâches, de projets, de deadlines et de responsabilités. On est noyé dans le travail, on ne compte plus ses heures, on se surinvestit et la santé en prend un coup. La pression est trop forte et le corps finit par craquer.
2. Le brown-out est un syndrome peu connu. Il ne s’agit pas vraiment de charge de travail, mais plutôt de la qualité de celle-ci, de la validité et de la légitimité de son emploi, de son métier ou de son entreprise. Dans une situation de brown-out, l’employé est perdu : il ne comprend plus pourquoi il travaille ou quel est son but. Il s’agit d’une vraie perte de sens au travail, menant souvent à de la dépression ou à des conflits.
3. Le bore-out, c’est l’ennui professionnel. Cela impacte le moral, mais aussi les capacités physiques. Cette situation est très problématique, car elle est insidieuse. On ne sent souvent pas légitime de s’en plaindre. Alors qu’il y a de quoi 😯 ! 

Les situations qui déclenchent le bore-out

Il est primordial de savoir repérer les situations de travail qui déclenchent le bore-out pour éviter de s’y faire piéger (ou d’en faire subir les conséquences à vos collaborateurs si vous êtes manager ou chef d’équipe). En effet, l’ennui au travail pour une certaine période, c’est d’accord. Mais quand ça s’installe dans la durée, attention !

Parmi les contextes ou les causes responsables de bore-out, on trouve par exemple : 

• les restructurations, qui gardent des postes devenus inutiles ou à qui on enlève les missions principales,
• les salariés surqualifiés par rapport à leurs postes,
• le phénomène de placardisation – qu’on peut clairement associer à du harcèlement moral au travail si cette situation est décidée et entretenue par une hiérarchie,
• le manque d’évolution professionnelle ou d’opportunités pour monter en compétences,
• les conflits qui mènent à l’isolement,
• un management bancal, sans objectifs clairs, sans mises au point régulières, des tâches répétitives, une routine ennuyeuse ou peu stimulante.